ATELIERS DU GESTE ET DU REGARD (CIRQUE)

Ces conférences-ateliers sont programmées en lien avec la journée d’études « Fragiles acrobates » qui aura lieu de 9h à 15h au bâtiment BÂT. F - SALLE F 0.13

Informations : https://ceac.univ-lille.fr/agenda

Néanmoins, vous pouvez vous y inscrire même si vous n’avez pas suivi la journée d’étude.

Les deux interventions sont à mi-chemin entre la conférence d’artiste et l’atelier, ce qui implique d’engager au minimum son regard et ses capacités de dialogue, au maximum son corps pour mettre à l’épreuve certaines propositions. 

16h-16h45 - Se plier au bon vouloir : l'intention de vulnérabilité dans le mouvement contorsionné

Par Florence Peyrard,artiste circassienne, contorsionniste et réalisatrice, elle est titulaire d’un master 2 en anthropologie et sociologie soutenu en 2017 à l’université de Paris Diderot, sous la direction de Jules Falquet : Le Corps contorsionné·e : stratégies et déstabilisations des genres au travers de la contorsion performée et intime. Elle développe aujourd’hui une réflexion sur les motifs du genre, du regard et de l’expérience du corps contorsionné au sein d’un DIU à ArTec Paris 8.

Comme de nombreuses disciplines circassiennes, la pratique de la contorsion ne permet pas de se regarder faire. L’atelier du regard portera sur les représentations visuelles mobilisées dans les postures contorsionnées et ce qu’ils révèlent des stéréotypes de genre. Après une rapide présentation orale, Florence Peyrard proposera une performance participative. L’atelier se constituera d’un jeu-dialogue avec le public. L’artiste mettra en jeu ces motifs dans la répétition d’une séquence de contorsion. De là, nous pourrons échanger sur les nuances que le public aura perçu de ces postures, notamment sous le prisme du genre en identifiant les stéréotypes qui en auront, ou non, émergé.

16h45 Discussion et pause

17h-18h - Porter / être porté·e

Alexandre Fray, artiste acrobate, fondateur et directeur de la compagnie Un loup pour l’homme (2005), il mène une recherche spécifique autour de la pratique du main-à-main, qui constitue un art de l’action plutôt que de la démonstration. Il a (co)créé les spectacles Appris par corps (2006, Lauréat du Prix Jeunes Talents Cirque Europe), Face Nord (2011), Rare Birds (2017), la reprise féminine de Face Nord (2018), ainsi que Projet Grand-mère (2021), aboutissement d’un travail sur le porté acrobatique avec des personnes âgées, et Projet Grand-père (2024).

Si « porter », dans sa dimension verticale, est souvent perçu a priori comme une élévation, cet acte implique aussi un abandon du partenaire, et un traitement des problématiques de responsabilité, de peur, et de chute. Porter, c’est prévenir ou ralentir une chute, aider à se relever, permettre de se maintenir debout.

Dans sa nécessaire collaboration, le duo de porté met en exergue notre dépendance, notre besoin de l’autre, notre – heureuse – incapacité à être auto-suffisant. Encore faut-il l’accepter.