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LES VIOLONCELLES SEULS, HISTOIRE D’UN ARBRE DEVENU MUSIQUE
Concert acoustique immersif de Timothée Couteau
Projet expérimental en résidence à l’Université de Lille et au CFMI
Dans un monde où tout est amplifié, sonorisé, compressé, traité, la volonté de ce concert est de réentendre et de percevoir un son naturel, produit par des instruments connus depuis des siècles, mais équipés de technologies récentes. Un concert où le son acoustique reprend une place centrale.
Ce travail s’articule autour de la rencontre entre un violoncelliste (Timothée Couteau) et un luthier (Thierry Zubialde) tous deux désireux de faire d’un instrument classique un instrument augmenté, à l’aide de nouvelles technologies.
Il s’agit de porter sur scène les musiques de Timothée, jouées uniquement sur violoncelles, avec un seul musicien et au moins cinq instruments. Ceux-ci sont munis d’un système innovant de capteur / vibreur, permettant au musicien de faire jouer un instrument à distance, de le faire vibrer, et ainsi faire sonner les cinq instruments en même temps.
L’idée est d’envelopper le spectateur d’instruments et donc de son. Des instruments sont derrière lui et envoient une réverbération pour créer un espace acoustique, des instruments sont au-dessus de lui pour faire naître de la musique de tous les points de l’espace.
Une fois que les violoncelles vibrants sont au point et construits, l’instrument devient l’acteur principal de cette pièce musicale. Le musicien s’efface au profit des violoncelles, qui se mettent à jouer seuls. Il n’est là que pour révéler, faire apparaître les sons du bois, les histoires des arbres, et les raconter dans leur langage, universel, celui de la musique.
« Les scientifiques lisent le climat du passé dans les cernes du bois : des cernes rapprochés pour les années froides où l’arbre a du mal à pousser, des cernes éloignés pour les années plus chaudes. Ainsi, le bois garde en mémoire l’histoire du monde.
Le bois dont on fait les instruments est un bois qui a poussé sur les versants nord de moyennes montagnes, vers 1000 mètres d’altitude, car les arbres y poussent lentement à cause du froid et du moindre ensoleillement.
Ainsi, les cernes sont plus serrés et le bois est plus dense, et la conduction du son est meilleure.
J’aime à penser que les notes sorties de cet instrument ne sont que le récit de son histoire, dans son langage, universel. Ainsi, ce ne sont pas mes compositions que je joue, mais l’instrument qui livre son histoire, la mémoire des épicéas. »
Extrait du texte du spectacle
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