Résidence-mission ARTU
Artiste rencontre territoire universitaire
Hugo Kostrzewa
Sélectionné à l'issu d'un appel à participation, Hugo Kostrzewa est plasticien, musicien, gastronome, sa pratique se situe à l’intersection des arts plastiques, du design et de la performance.
Il crée des rencontres entre des usages, des histoires, des objets et des gens en observant attentivement leurs entrechoquements.
Ces expériences constituent une manière d’interroger notre quotidien ainsi que les enjeux poétiques et politiques liés aux importants changements qui s’amorcent aujourd’hui.
Elles font appel à nos souvenirs, notre imaginaire, comme à notre capacité à nous laisser emporter dans une narration teintée d’histoire collective, de références populaires, scientifiques et de folklore. Dans ses installations et performances, le goût et le son sont travaillés comme des repères à la fois familiers et intrigants au service d’un étrange divertissement dans lequel le spectateur reçoit l’œuvre dans la singularité et la complexité de sa propre perception sensorielle.
Partant du principe que tout le monde doit manger, il utilise la gastronomie comme une porte d’entrée accessible à tous pour parler du monde de façon plus large.
Sous la forme de dégustations guidées, de sculptures, de restaurants éphémères ou de performances liant récits et recettes spéculatives, il tente de relier la plus vieille question de l’humanité : (qu’) est ce qu’on mange ce soir ? à une autre, qui semble aujourd’hui ressurgir du fond des âges : qu’est ce qui nous mangera demain ?
Il crée en 2020 avec Catherine Duverger le projet atelier du ventre, une mini entreprise, comme un vaisseau pour traverser l’anthropocène sous le prisme de la gastronomie au sens très large: ses mythes, ses anciens et nouveaux usages, mais aussi l’industrie agro-alimentaire, ses récits, ses rebuts...
Explorant les possibles d'une nouvelle domesticité, l'atelier utilise des procédés comme la lacto-fermentation, le champignon koji, la fumaison, mais aussi les nouvelles technologies de l’image, pour concevoir des produits - alimentaires ou pas - mais qui toujours interrogent leur usage.
Du marketing aux bactéries, des bio-plastiques aux intelligences artificielles, l’atelier opère, usant de moyens ancrés dans le quotidien, la rencontre du naturel et de l'industriel, évoquant pratiques alimentaires ancestrales et rituels de consommation actuels.
Le versant sonore de sa pratique est tout aussi lié aux sensations et particulièrement à l’une des richesses les plus prisées de notre époque : notre attention.
Attaché aux notions de paysage sonore, voire d'écologie sonore, il travaille notamment sur l’influence des sons, parfois aux limites de leur perception, sur le silence, ou ce qui est désigné comme tel, ainsi sur que le fonctionnement complexe de notre écoute et des phénomènes inconscients de tri et de masquages sur lesquels elle repose.
Il développe depuis peu une recherche sonore relevant tant de l’installation que de la performance, qui mêle l’utilisation de phénomènes physiques (écoulement d’eau, gaz de fermentation, flamme vacillante) ainsi que des algorithmes pour produire des compositions électroniques génératives, parfois musicales.
Contact