Une collection paléobotanique remarquable
Des plantes âgées de 300 millions d'années au laboratoire Evo-Eco-Paléo...
Une collection de recherche de près de 50 000 spécimens
En plus de 150 ans, les professeurs de géologie et de paléontologie de la Faculté des sciences de Lille ont récolté, au cours de leurs excursions dans la région et à travers le monde, des milliers de fossiles. Les interrogations soulevées par l’observation de ces échantillons fossiles conduisent les scientifiques à percer les mystères de la formation de la Terre. Ces objets témoignent des paysages existants à un âge donné. Certains sont même les référents de genres et d’espèces disparus. L'Université de Lille possède ainsi une collection de recherche de près de 50 000 spécimens, allant du microfossile au macrofossile, conservée et étudiée à la Cité scientifique par l’unité CNRS 8198 Evo-Eco-Paléo.
Une collection d’intérêt scientifique, pédagogique et historique
Ces spécimens ont un intérêt scientifique puisque que cet ensemble comporte plus de 3 500 types et figurés. Ces types sont les référents pour définir de nouvelles espèces découvertes par les professeurs. Certains objets sont aussi des outils pour l’enseignement, utilisés lors des travaux pratiques, et constituent un support pertinent lors des actions de vulgarisation scientifique. Parmi ces collections, une collection conséquente de plantes fossiles présente un intérêt patrimonial et historique tout particulier pour la région car elle est le témoin du développement industriel du charbon dans la région du nord ainsi que dans l’est de la France. Ces fossiles ont été extraits au fond, dans les puits de mine aujourd’hui fermés et remblayés.
Les échantillons du Carbonifère, une spécificité et une mise en lumière du paysage régional
C’est dans la première moitié du xxe siècle que Charles Barrois, titulaire de la Chaire de géologie et minéralogie, développe les recherches sur la formation du bassin minier du nord de la France. Son équipe scientifique aide les ingénieurs des mines à comprendre l'agencement des veines de charbon dans le sous-sol. Une collection de plantes fossiles illustrant le paysage du nord de la France au Carbonifère (-300 millions d’années) se constitue et Charles Barrois établit un musée houiller au sein de la Faculté des sciences de Lille. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il est sollicité pour étudier le sous-sol lorrain, à la recherche du charbon. Charles Barrois et ses successeurs enrichiront la collection de plantes fossiles jusqu’à la fermeture des mines. Cette collection conséquente permet notamment l’étude de la flore houillère. Celle-ci dévoile que, pendant la période du Carbonifère, notre région était recouverte d’une forêt chaude et humide, composée de lépidophytes à tronc peu ramifié et d'équisétales à tronc creux, soit des arbres de 25 à 35 mètres de haut, de gymnospermes primitives à longues feuilles, de fougères arborescentes et même de plantes semblables à des fougères mais se reproduisant à l’aide de graines. La plupart de ces plantes sont désormais disparues.
Une renommée nationale
Cette histoire et cette collection expliquent la renommée nationale du laboratoire de paléobotanique de la Faculté des sciences de Lille au cours du 20e siècle. Implantées à la Cité scientifique depuis la fin des années 1960, les recherches en paléontologie se perpétuent à travers l’UMR 8198 Evo-Eco-Paléo.