Spectacles
UN SOUPÇON D'ARSENIC
Compagnie Lollium
FSJPS – campus Moulins, Lille
Vendredi 2 mars 1714, rue Barlet à Douai, la rumeur publique enfle… un certain Guillaume Monier, décédé la veille, est sur le point d’être inhumé. Il se dit que sa jeune épouse Jeanne Margueritte ne serait pas étrangère à ce décès. Guillaume aurait fait l’objet d’un empoisonnement à l’Arsenic. Mme Margueritte va devoir répondre des faits qui lui sont reprochés devant le Parlement de Flandre…
Le Centre d’Histoire Judiciaire est une unité mixte de recherche (CNRS- ULille) dont les travaux portent sur l’histoire de la justice et de ses acteurs. Son pôle de médiation scientifique a donné, il y a quelques années, un nouvel éclairage à cette affaire dont le dossier de procédure est conservé aux Archives Départementales du Nord.
En réouvrant le dossier, c’est toute la procédure judiciaire de l’époque qui est mise en relief. La parole mémorielle des témoins, point cardial de la procédure, apparaît dans les procès verbaux dressés par le greffier sous la dictée du juge commis au procès. Guidés par les médiateurs du CHJ, le grand public ou les scolaires sont invités à s’immerger dans la société douaisienne du XVIIIe siècle pour reconstituer chaque étape de ce procès en prenant le rôle d’un juge. De quels moyens dispose le juge pour faire émerger la vérité ? Du procès à la condamnation, c’est au public de trancher le sort de Mme Margueritte. Cet atelier doit permettre de mieux appréhender l’évolution de notre système judiciaire, expliquer les modalités de recours à la torture judiciaire, comprendre le long chemin pour passer d’un régime de peines inflictives et infamantes sous l’Ancien Régime à l’abolition de la peine de mort. L’objectif de ces ateliers de médiation scientifique est de contribuer à une meilleure compréhension, appropriation de notre histoire judiciaire. Ce travail concoure à la construction d’une mémoire qui jette les bases indispensables d’une démarche de construction citoyenne.
À l’automne 2024, le CHJ célèbrera son 40ème anniversaire. À l’occasion de cet évènement, le laboratoire a souhaité donner une nouvelle résonnance à l’affaire Margueritte par la création et la mise en scène d’une pièce de théâtre afin d’intégrer le champ culturel. L’accompagnement financier de la Direction culture de l’Université de Lille et celui de la Délégation des Hauts de France du CNRS (DR18) a permis au CHJ de retenir la compagnie de théâtre Lolium pour conduire ce projet. Cette compagnie de théâtre a pour projet, à travers ses créations, de « s’intéresse(r) à l’humain, animal sociable, animal social, animal sociétal », La mise en scène et la production de l’affaire de Mme Margueritte s’est imposée avec enthousiasme à la compagnie Lolium qui retrouve dans ces archives judiciaires le substrat de sa réflexion culturelle et dramatique. La Pièce sera jouée pour la première fois le 14 novembre prochain à l’Amphithéâtre Cassin de la Faculté des Sciences Juridiques Politiques et Sociales de Lille. Cette ouverture au monde culturel, la traduction au travers d’une expression créative de cet épisode de la vie judiciaire de notre Région, contribueront au travail de mémoire dans lequel s’inscrit aujourd’hui cette affaire criminelle.
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Inscription obligatoire
Places limitées
En raison du passage du plan Vigipirate au niveau « urgence attentat », les inscriptions en amont de l'évènement sont obligatoires. Nous vous informons qu'un contrôle visuel des sacs, un contrôle des cartes CMS pour les étudiants et personnels de l'Université de Lille, ainsi qu'un contrôle des pièces d'identité pour les personnes extérieures, seront effectués.
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