MARTHA
Du 13 janvier au 28 février
Visible du lundi au jeudi de 9h à 18h et le vendredi de 9h à 12h
Vernissage le 14 janvier à 18h30
Martha, un projet AIRLab
Exposition de Sarah Feuillas, en partenariat avec le Centre de recherche Lille Neuroscience et Cognition (LilNCOG – U1172), le Centre national de ressources et résilience (CN2R), l’Aimant Dunkerquois et le Musée Maritime et Portuaire de la ville de Dunkerque.
Vernissage
Mardi 14 janvier 2025 à 18h30 à l’Espace culture
Avec une conférence inaugurale de Fabien D'Hondt et de Sarah Feuillas
Le trouble de stress post-traumatique : un trouble de la mémoire ?
En partenariat avec la Société des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille (SSAAL)
Martha est un projet artistique novateur et participatif qui convoque différents aspects de la recherche, de la transmission et de la création. Ce projet a été mené par Sarah Feuillas, artiste plasticienne, et Fabien D’Hondt, maître de conférences-HDR en Neurosciences à l’Université de Lille et chercheur au Centre Lille neuroscience et cognition (LilNCOG). Au sein de ce centre, Fabien D’Hondt développe des travaux de recherche visant à mieux comprendre les difficultés émotionnelles dont font l’expérience les personnes qui ont été confrontées à un événement potentiellement traumatique, et en particulier celles qui développent un trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Le TSPT est un trouble psychiatrique qui peut se développer après une exposition à des événements potentiellement traumatiques, comme des actes de violences ou des catastrophes. Ce trouble provoque une détresse psychologique importante et se caractérise notamment par la survenue incontrôlable de reviviscences, au cours desquelles la personne revit l’événement et la charge affective qui y est associée. Ces reviviscences peuvent être déclenchées par des stimuli (des lieux, des objets, des pensées) si bien que l’individu a tendance à éviter ces stimuli, pour ne pas être de nouveau soumis à ces intrusions. Parfois, il peut arriver que le souvenir de l’événement potentiellement traumatique se soustrait durant un temps à la mémoire d’une personne qui y a été confrontée et qu’il resurgisse plusieurs années plus tard.
Sarah Feuillas a réalisé ainsi des entretiens filmés avec des personnes ayant fait l’épreuve de psychotraumatismes, afin qu’elles évoquent un objet en lien avec leur souvenir traumatique. La participation du Centre National de Ressources et de Résilience (CN2R) dans ce projet a permis la rencontre avec ces patient·e s-partenaires afin de proposer une approche narrative. Les différentes émotions ressenties lors de la narration du récit ainsi que leur intensité ont alors fait l’objet d’une analyse scientifique par le laboratoire.
En effet, évoquer un objet en lien avec le traumatisme revient à parler de son rapport affectif avec celui-ci dans le temps. Extérieur à nous et visible sous tous les angles, l’objet transitionnel au trauma nous questionne sur nos émotions ou notre rapport à l’oubli ; à l’image de la contemplation d’une ruine.
L’Aimant Dunkerquois, association ayant pour mission de dépolluer les rivières et canaux de l’agglomération, participe à l’imaginaire du projet. Cachés sous une couche épaisse de sédiments et de coquillages, des objets sont repêchés de la surface. Ont-ils été jetés volontairement ou par accident ? Que racontent-ils de nous ? Malgré leur disparition, ils restent connectés à leur possesse·ur·euse. L’objet, même futile, devient une relique archéologique.
Ce projet donne une dimension particulière au récit d’une relique d’un autre genre, celui de la Martha, une figure de proue exposée au Musée Maritime et Portuaire de la ville de Dunkerque. La sculpture en bois de cette femme marquée par les aléas de la vie et du temps renvoie à l’histoire de son bateau démantelé et aux techniques de restauration et de préservation, offrant un dialogue avec les thèmes de la mémoire et de la résilience.
Dans l’atelier de l’artiste Sarah Feuillas, basé à Fructôse sur le port de Dunkerque, s’est élaboré ainsi un processus de reproduction à quatre mains de l’objet-témoin du traumatisme, identifié à partir de l’entretien et de l’analyse affective. Avec le ou la patient·e-partenaire, l’artiste a participé à restaurer le souvenir en questionnant la limite de la fiction et de la réalité depuis un point de vue esthétique et sensible. Pour une durée déterminée, l’objet a été plongé au large de Dunkerque jusqu’à ce qu’il ait été repêché ou non.
Le projet Martha prendra la forme d’une installation mêlant sculptures, objets et vidéos et sera exposée à partir du 15 janvier 2024 à l’Espace culture – campus Cité scientifique.
Chaque année depuis 2020, la direction Culture de l’Université de Lille, avec le soutien de la région Hauts-de-France et en partenariat avec le Fresnoy-Studio national des arts contemporains, met en place les résidences Airlab (Artiste en immersion recherche dans un laboratoire). D’une durée d’un an, ces résidences souhaitent favoriser la collaboration entre un·e artiste ou un collectif d’artistes et l’une des soixante-quatre unités de recherche de l’Université de Lille.
En raison du passage du plan Vigipirate au niveau "urgence attentat", nous vous informons qu'un contrôle visuel des sacs, un contrôle des cartes CMS pour les étudiants et personnels de l'Université de Lille, ainsi qu'un contrôle des pièces d'identité pour les personnes extérieures, seront effectués.
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