L'IMPRÉCIS DU VOCABULAIRE MATHÉMATIQUE

En 2011, à l’invitation d’Athénor scène nomade - CNCM, Jean-Pierre Larroche et le Groupe n+1 de la compagnie Les ateliers du spectacle passent plusieurs semaines dans le Laboratoire de Mathématiques Jean-Leray de l’Université de Nantes. De 2011 à 2017, ils s’engagent ensemble dans une aventure sur la relation arts et sciences, dont émergent différents spectacles, conférences spectaculaires, ateliers… Le caractère commun à ces productions est de se rapprocher des mathématiques, de ses personnes, de ses objets et de son langage. Parmi ces travaux naît l’envie de réaliser un projet autour de la singularité du vocabulaire employé par les chercheurs et chercheuses. En effet, à écouter avec attention les mathématiciens et mathématiciennes, les artistes remarquent que les mots qu’ils utilisent peuvent se ranger dans deux catégories distinctes : d’un côté, les concepts bien définis de leur discipline, inaccessibles au néophyte ; de l’autre, qui les entourent et les complètent, des adjectifs dont le sens relativement flou révèle le rapport subjectif et sensible que chacun et chacune entretient avec les mathématiques. Beaux théorèmes, d’hypothèses honnêtes, d’exemples pathologiques, de braves fonctions ou de calculs dégueulasses, des mots de la vie courante, qui donnent une couleur très singulière à leur langage, n’ont jamais de signification très précise, mais semblent pourtant essentiels à la fabrication de leurs discussions.