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Cinéma

RETOUR À LIT-STRICT

Cinéma

Kino, scène universitaire, campus Pont-de-Bois

Film de Arnaud Cheron, en lien avec l'exposition "À Gilles - La vie c'est du trapèze"

À l'automne 2024, nous apprenons que Gilles est très malade. A l'hôpital où il est soigné, on lui annonce qu'il devra garder le lit strict. "Qu'est-ce que ca signifie ?" demande Gilles. Ça veut dire qu'il est exclu de quitter le lit pour le moment. Pour un homme comme lui, à la fois mobile et fantaisiste, éminent abatteur de barrières, cloisons, limites et clôtures, ayant élevé l'effronterie à un degré philosophique, il s'agit d'un nouveau défi, une situation antonymique. Une énigme à résoudre, un moulin à renverser, comme son illustre aîné Don Quichotte aurait pu l'envisager. Il faudra donc arpenter ce nouveau territoire, armé de quelques crayons, de carnets, poèmes, dessins, entouré de compagnons triés sur le volet. Patricia, sa complice, et puis les amis. "Retour à Lit-Strict" se décline d'abord en une série de photos, composée de multiples épisodes. Je viens le voir, une fois d'abord sans caméra, puis quatre fois avec. Puisqu'on ne peut pas sortir d'ici, il faut un outil pour s'évader : la caméra. Cet espace contraint - le lit - devient lieu d'exploration. Je serai ton Sancho Panza, ai-je dit. De Gilles on peut dire : "Il était vivant tant qu'il n'était pas mort". Au sens strict. Vivre = créer, aurait équationné Robert Filliou à son propos. Aucun relâchement. Se soigner, c'est créer. Et réciproquement ... Pourquoi s'arrêter ? À cause d'une vulgaire maladie mortelle ? Fi. Il n'y a pas de contre-indication à fabriquer, poétiser ce qui va venir. Retour à Lit-Strict n'est pas un film hommage, c'est un rempart contre la mort.

Gratuit sur réservation *