LA CONTRAINTE

Nouvelle ouvertement autobiographique, Der Zwang (La contrainte) nous raconte l’histoire d’un couple qui, fuyant la guerre, s’est réfugié en Suisse.

Déclaré inapte au service en temps de paix, l’homme, artiste peintre, reçoit bientôt une missive en provenance du consulat de Zurich. Il est appelé sous les drapeaux.

Gratuit sur réservation *

Pourquoi adapter au théâtre cette nouvelle de Stefan Zweig, écrite en 1918 ?

Parce qu’elle résonne encore furieusement aujourd’hui.

Parce que la sidération nous submerge toutes et tous devant la tragédie des peuples en guerre et nous interroge sur la place de l’art et de l’artiste dans un monde en ruine.

Parce que j’aimerais faire entendre la parole d’un écrivain qui ose la confrontation d’un langage à la fois pacifiste et anarchiste
et qui demande : pourquoi la guerre ? Qu’est-ce que le courage ? Refuser de prendre les armes, est-il un acte de lâcheté, de renoncement, de fuite, de résistance ? Pourquoi les frontières ? Peut-on réduire l’homme à sa nationalité ? Qu’est-ce que l’obéissance, et jusqu’où obéir ? Qu’est-ce que le devoir ? Qu’est-ce que résister ? Face à la barbarie et aux traumatismes de la guerre, les discours pacifistes sont-ils genrés ?
Profondément pacifiste, s’ensuit alors un conflit entre sa conscience, l’amour pour sa femme qui l’exhorte au nom de la liberté et de la paix de ne pas s’y rendre, et cet appel irrésistible d’une autorité bureaucratique qui l’entraîne vers les prémices de la folie.
En sortira-t-il indemne ? Résistera-t-il à l’appel ? Qu’adviendra-t-il de leur amour ? Et surtout, qu’est-ce qu’être libre ?

Parce qu’il s’agit avant tout d’une histoire d’amour. Celle d’un couple au bord du désespoir et de la folie. Nous entrons dans son intimité. Dans notre intimité : qu’est-ce qu’aimer ? Comment continuer à s’aimer dans l’adversité ? Qu’est-ce que respecter l’autre, dans sa différence ? Jusqu’où le couple, quand l’autre devient étranger ?

J’ai particulièrement été saisie par la puissance des dialogues, le combat des mots, à l’image de la colère, la rage, l’humiliation qui, une fois de plus, représentent celles de tous les naufragés des mondes en ruine.  Sur un plateau, j’aspire à ce que ces cris puissent résonner.

Anne-Marie Storme, metteure en scène

Adaptation, mise en scène : Anne-Marie Storme
Jeu : Stéphanie Chamot, Anne Conti, Cédric Duhem
Création musicale et chant : Stéphanie Chamot
Regard chorégraphique : Cyril Viallon
Création lumière et régie : Jean-Marie Daleux
Production : Théâtre de l'instant
Coproduction : Centre culturel François Mitterrand Tergnier
Soutiens : Conseil Régional Hauts-de-France, DRAC, résidence à la compagnie, Théâtre du Prisme Arnaud Anckaert et Capucine Lange, Université de Lille, La Virgule de Tourcoing, Centre Transfrontalier de Création Théâtrale