Le VAL, premier métro automatique du monde imaginé à l'Université de Lille

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C’est entre 1971 et 1983, au laboratoire de radiopropagation et électronique à la Cité scientifique à Villeneuve d’Ascq, que le professeur Robert Gabillard (1926-2012) et son équipe de recherche ont conçu et testé des maquettes visant à créer le premier métro entièrement automatique et sans conducteur du monde.

Un grand circuit complet – comprenant des rames de métro, des gares, des tronçons, des voies de garage… occupait une pièce entière de l’université. Cet outil de recherche et d’expérimentation a été mis au point et utilisé pour valider (ou invalider) la technologie : il a servi aux études préliminaires à la construction du métro automatique à l’échelle 1. Puis, il a été utilisé comme outil pédagogique auprès des étudiants et comme outil de démonstration auprès des décideurs politiques. Sur le grand circuit, les prototypes miniaturisés des rames de métro circulaient de manière entièrement automatisée.

Cette conception est issue d’une collaboration fructueuse entre l’Université de Lille et la société Matra, qui a remporté l’appel d’o­ffres lancé au début des années 1970. Di­fférentes maquettes ont existé depuis 1971. Les éléments témoins de cette histoire qui subsistent à l’université semblent correspondre à la version finale précédant la mise en construction du métro : une rame de métro automatisée, deux rames de métro stylisées, un tronçon de ligne de métro et un projet de conception de la station de métro Triolo, située à Villeneuve d’Ascq.

Le métro entrera en circulation en 1983 dans la métropole lilloise. Ce système sera mis en service pour d'autres lignes de métro et inspirera d'autres systèmes de métro automatique, comme Maggaly à Lyon, Meteor à Paris…

Pour la petite histoire, le sigle « VAL » désignait tout d’abord « Villeneuve-d’Ascq-Lille », reliant la Cité scientifique à la ville de Lille, avant de signifier « véhicule automatique léger ».