Résidences artistes en laboratoires - AIRLab

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L’Université de Lille compte soixante-deux laboratoires de recherche et cette année, le quotidien de deux d’entre eux a été légèrement bousculé lorsqu’ils ont accepté d’ouvrir leurs portes à des artistes en résidences. La Direction culture produit cette année deux résidences d’artistes en laboratoire.

AIRLab, c’est le nom de ces résidences, proposant à un.e artiste de venir en immersion dans un laboratoire de recherche afin de produire une œuvre en collaboration avec des chercheurs. Dans le désert culturel de cette année universitaire, AIRlab n’est pas un mirage, mais une véritable oasis de créativité. 


Retracer l’estran : quelle carte pour un territoire en mouvement ? 

Sébastien Cabour et Pauline Delwaulle sont artistes plasticiens, ils étudient la cartographie des paysages en fonction des habitudes des usagers. Ils ont donc contacté le laboratoire d’Océanologie et de Géosciences de Dunkerque, s’attelant à un travail de cartographie de la zone de l’estran. Cet espace est la partie du littoral quotidiennement recouverte puis découverte par les marées. 
Une zone étudiée par les chercheurs pour rendre compte de l’érosion des plages, de l’impact de l’activité humaine et du réchauffement climatique, par l’étude des sédiments et des mouvements du « trait » de côte. 
Pauline et Sébastien travaillent de concert avec les chercheurs, Alain Trentesaux et Olivier Cohen, bénéficiant de leur expertise et de leur méthodologie, ils apportent leur vision, leur sensibilité à cette étude. Formellement, les usagers du lieu (sportifs, promeneurs, membres des clubs de longe-côte - pratique sportive consistant à marcher à quelques mètres de la plage -, chars à voile, ainsi que les allées et venues des chercheurs du LOG bien sûr), leurs servent de repères à l’élaboration d’une nouvelle carte, mouvante, de l’estran. Artistes et chercheurs travaillent avec le même corpus, les mêmes outils mais dans des pratiques différentes. Le GPS devient outil de dessin, la photographie permet de créer des modèles numériques de terrain...

 

SupermARTket

S’inspirant des thèses d'Henri Lefebvre et de Michel de Certeau, des chercheurs en marketing du LUMEN, Nil Özçağlar Toulouse et Frédérique Perron,  s’intéressent au concept de « détournement » et en corollaire, au concept « d’appropriation ». Le consommateur bricole, invente des usages aux objets. Il détourne les normes établies par les entreprises ou les institutions. Il fait de l’usage des objets un acte de résistance quotidienne. Le détournement, puis la réappropriation des objets constituent un processus de libération du consommateur, qui devient acteur de sa consommation. 

En accueillant Chloé Ruchon, designeuse d’objets, l’objectif de la collaboration est de faire de la résidence un territoire d’expériences collectives. 

L’art doit-il être sanctuarisé ? Par la comparaison entre les espaces muséaux et par exemple les centres commerciaux, si le propos n’est pas d’opposer les deux, la question sera plutôt de poser une réflexion sur la société de consommation, en croisant les caractéristiques de ces lieux peut être pas si diamétralement opposés. 

 

Suite des résidences

À ce jour, les résidences sont toujours en cours et les travaux se poursuivent, via la phase de production des œuvres des deux résidences. 
Ces pièces seront présentées au public à la rentrée de septembre 2021. L’enthousiasme et l’engagement des chercheurs et des artistes incitent à réitérer l’expérience. Un appel à projets sera lancé en 2021 pour accueillir de nouveaux artistes. 

 

Pour aller plus loin

Découvrez la vidéo de la visite virtuelle de l'exposition des œuvres existantes des artistes résidents.

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