HUUTAJAT, un chœur qui ne chante pas

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Ils entrent tour à tour sur la scène du Kino, s’installent en arc de cercle, leur chef Petri Sirvïo sur l’estrade la baguette à la main. Une trentaine de solides gaillards aux allures de vikings, venus tout droit de Finlande. Tous les codes sont là, le costume noir, la posture, le conducteur. Nombreux sont venus, curieux de retrouver ces voix profondes qui sont l’apanage des pays scandinaves, réputés pour la très grande qualité de leurs ensembles vocaux, l’école estonienne n’est pas si loin…

Soudain, le concert démarre dans un tohu-bohu indescriptible. Les chanteurs éructent, vocifèrent, crachent des onomatopées, le tout dans une chorégraphie tout à fait improbable plongeant ainsi le public dans une grande confusion. On a l’impression d’être transposé sur un terrain de rugby, face aux All Blacks en train de réaliser le fameux Haka d’avant match. Incrédule, chacun se tourne vers son voisin, histoire de trouver un peu de réconfort.

Huutajat est passé maître dans l’art de la performance. Les chanteurs qui se définissent comme des hommes qui hurlent (la signification de leur nom), se sentent aussi à l’aise dans la rue que dans des salles de concert ou des musées et autres lieux culturels. Formés dans la tradition classique, ils n’ont de cesse que de surprendre, de casser les codes en musclant leurs cordes vocales aux hymnes internationaux qui composent l’essentiel de leur répertoire.

Ce soir de novembre 2017, le pari a été une nouvelle fois tenu. Personne n’a véritablement reconnu notre « Marseillaise » nationale. Il n’en demeure que, sans pouvoir vraiment nommer ce à quoi il avait assisté, chacun convenait qu’il venait de vivre une expérience hors norme dont il se souviendrait longtemps.

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