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Spectacles

Deux représentations de l'Onde théâtrale

Spectacle

Antre-2, Lille

18h30 : Brûlées, [Brûlantes], pièce écrite par Aline Bernard

19h30 : Les salopes ordinaires, écrite par Ovidie

BRÛLÉES, [BRÛLANTES]

Pour cet épisode, notre souhait était de réveiller un personnage mort de n’être plus écrit. La thématique d’un imaginaire à remettre en branle parce que la mort menaçait de tuer un univers nous tenait à cœur, un peu comme la métaphore d’un monde asphyxié par le matérialisme.

Nous avons fait appel à Aline Bernard dont nous connaissions l’univers poétique et les convictions féministes, écologiques, spirituelles pour mener à bien ce projet.

Au cours d’ateliers de créativité avec un groupe de quatre étudiant·e·s volontaires, nous avons esquissé un arc narratif et soumis à l’autrice le schéma nourri de quelques péripéties. Un squelette en somme. Elle s’est emparée du tout pour construire le conte Brûlées [Brûlantes]. Elle a mis de la chair là où il n’y avait qu’une trame.

Aventure rocambolesque, fantastique et lyrique d’une communauté de sorcières à la recherche d’une des leurs dont la quête se révélera encore plus fertile, engendrant quelque chose qui a à voir avec un nouveau monde. Celui que nous sommes en train d’écrire.

RÉSUMÉ

Ton personnage a disparu tu sais. L’autrice, Aline Bernard, entend et se met alors à la recherche de son personnage, Lila, mort·e de n’être plus alimenté·e par son imaginaire. La quête est scandée par de multiples aventures en tous genres, oui ! Aventurez-vous avec la jeune autrice Aline Bernard au cœur du mythe des sorcières, osez la forêt des continents noirs, arpentez les zones trop longtemps cachées du féminin, combattez la masculinité toxique pour caresser le velours de toutes les peaux, chantez à tue-tête les vibrations du vivant, et savourez la langue poétique et audacieuse du texte. Il y a du voyage initiatique et du manifeste dans ce conte résolument moderne à mettre entre toutes les mains !

 

LES SALOPES ORDINAIRES

Séduits par Ovidie, nous l’avons sollicitée pour lui proposer un épisode où son talent s’exerçerait dans le genre théâtral. Enthousiaste à l’idée d’expérimenter l’écriture dramatique, elle s’est prêtée au jeu.

Avec un groupe d’étudiantes en non-mixité, il a bien évidemment été question des femmes au cours de séances de travail. Leur parole a été entendue, non dans le cadre de conversations badines ou d’échanges théoriques mais à un endroit où l’intime se dit avec pudeur et franchise.

En ressort un procès, un drame, où il ne s’agit pas de condamner les hommes et leurs pratiques et de victimiser les femmes mais, en faisant entendre des scénarios ordinaires de vie, il s’agit de requestionner des distributions archaïques telles que mère ou pute. Derrière la formule oxymorique et provocatrice de "salopes ordinaires", il y a vous, nous, nos mères, nos sœurs, et sans doute, pour vous les hommes, des représentations à déconstruire de toute urgence.

RÉSUMÉ

Dans une salle d’audience, un décor de tribunal, là où les effets de manches et la rhétorique ampoulée sont de mises, là où les corps sont encostumés et où les joutes oratoires se mettent en scène, dans ce décorum suranné surgissent soudain, comme un gros mot, une obscénité, comme des trublions, des paroles à vif, crues, violentes et sincères qui disent la condition des femmes dans la vraie vie. Se côtoient à la barre la petite maman, l’avocate, la maîtresse et la madone, des groupes de pipelettes, toutes pour témoigner d’une domination patriarcale encore à l’œuvre, insidieusement orchestrée par une société qui a du mal à lâcher ses mâles, frileuse et étriquée. Quelques voix d’homme se font entendre, filet de murmures de mauvaise foi au milieu du chœur de femmes que dirige majestueusement et malicieusement la salope revendiquée. Sans doute un procès où la misandrie s’impose quand il y a urgence à sauver le féminin !

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