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MACHINES DE GUERRE

Spectacle

Kino, campus Pont-de-Bois, Villeneuve d’Ascq

Compagnie Ratibus

Fléchir d’un burn-out, c’est faiblir, c’est se dire le troisième jour de son arrêt en caressant sa carte de visite professionnelle « mais si je ne suis plus coordinatrice sociale, alors je ne suis plus rien », c’est ressentir sa vulnérabilité au plus profond de ses organes, c’est peiner à aller se laver, c’est ne plus savoir prendre de douche, c’est ne plus avoir goût à s’habiller, c’est enfiler des vêtements ternes et foncés, c’est sauter dans le bain trente minutes avant que votre aîné rentre du collège en plein après- midi pour que, surtout, il ne découvre pas sa maman en pyjama, c’est se savonner deux fois car vous avez oublié l’avoir déjà fait, c’est baisser les volets à moitié, c’est se retrouver à mieux comprendre les familles en difficultés que vous accompagnez qui avaient tendance à laisser closes leurs persiennes, oui c’est demeurer avec des fenêtres clôturées donnant sur votre salle de vie, c’est faire semblant d’avoir le sourire devant vos enfants, devant votre mari, devant vos amis, c’est lorsque l’on se couche et que l’on se réveille fantasmer une corde pour s’y suspendre, en s’attachant au cèdre bleu qui trône au fond de votre jardin, comme pour mieux incarner la marionnette inanimée que vous êtes devenue en virevoltant au gré du vent, c’est avoir des fourmillements continuels dans les jambes, c’est avoir la sensation de ne plus être bien stable sur ses guibolles, c’est avoir les intestins retournés en continu, c’est vivre une peur préhistorique de ne pas réussir à tout boucler avant la date limite.

 

Gratuit sur réservation *

Distribution
Cirque, clown, danse, peinture
Création collective : Ratiba Mokri, Camille Spriet, Éloïse Bonnaud-Lecoq Regard mise en scène et dramaturgie : Anne Conti
Musique et son : Émile Warny
Lumières et technique : Claire Lorthioir

Note d’intention

C’est la rencontre avec Johanna, une élève du cours de danse qui déclenche l’envie de travailler sur une création en rapport avec le burn- out. Après quelques conversations, elle nous offre son texte très poignant qu’elle a écrit sur sa propre expérience.
C’est vraiment un sujet intime, mais aussi de société, très actuel, universel, qui nous permet de rencontrer toutes sortes d’acteurs et de sortir de l’entre soi culturel. L’une de nous a vécu également une période de grand surmenage et se sent personnellement concernée par le sujet.
Nous décidons de nous lancer dans ce projet et de rencontrer des personnes touchées par ce syndrome. Nous recueillons rapidement de nombreux témoignages très riches en émotion, de personnes de tout âge, tout sexe et venant de milieux différents.
Nous réalisons également qu’un nombre considérable d’ouvrages a été écrit sur le sujet. Nous visionnons de nombreux documentaires pour trouver de la matière.
Ce qui nous touche, c’est le côté très corporel du burn-out. Il s’agit d’un naufrage complet dont l’expression est très physique.
À partir de phrases sélectionnées dans les témoignages, nous avons travaillé en improvisant, en testant. Nous avons réfléchi au rythme et à la chronologie. Nous avons aussi fait des présentations d’étape de travail avec quelques personnes touchées de près ou de loin par le burn-out. Cela nous a permis d’avoir leurs retours, leurs idées, de confirmer ou d’infirmer certaines de nos idées. Encore une fois, avec l’idée de représenter le plus justement possible ce sujet sensible.

En raison du passage du plan Vigipirate au niveau « alerte attentat », les inscriptions en amont de l'évènement sont obligatoires. Nous vous informons qu'un contrôle visuel des sacs, un contrôle des cartes CMS pour les étudiants et personnels de l’Université de Lille, ainsi qu'un controle des pièces d'identité pour les personnes extérieures, seront effectués.
Nous vous remercions pour votre compréhension.

* Pour effectuer votre inscription, vous allez être redirigé vers un service extérieur à l’université (Eventbrite).
Inscription obligatoire
Places limitées