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Too much

Charline Zisswiller

Too much rend compte d’un phénomène de société bien connu. A travers cette photographie, je propose une mise en situation du harcèlement de rue que vivent de nombreuses personnes chaque jour. Bien qu’en France le harcèlement de rue soit désormais considéré comme un délit, son impact sur la vie des femmes est toujours présent et considérablement minimisé.

L’expression «Too much» est un anglicisme utilisé la plupart du temps pour signifier une extension abusive. Souvent utilisé pour désigner quelque chose d’exagéré, ce terme est particulièrement évocateur ici. Le public a devant lui une photographie en noir et blanc d’une femme face à une situation quotidienne. Au premier coup d’œil, nous pouvons cerner le sujet ainsi que la portée de cette image, pas besoin d’explications pour comprendre ce fait de société. Malgré son caractère assez dur, lorsqu’on voit la photo on comprend que c’est une mise en scène. Mais la photographie aurait tout aussi bien pu être prise sur l’instant, comme dans la photographie de rue. Le temps est figé et le spectateur est plongé dans la vie quotidienne de ces personnes. Le harcèlement s’est transformé en une problématique de société mais reste encore quelque chose d’incontournable, c’est une question politique. Pourtant, cette scène est tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Cela vient donc questionner la banalisation et l’omniprésence de la violence dans l’espace public.